Vincent Muselli - Une autre déesse
Quand tu jaillis et te cambre
Hors du beau linge écumant,
Il n'est geste, en quelque chambre,
A mieux ravir un amant.
N'est-ce ainsi que, primitive,
Jadis enchantait la rive
Une autre déesse aussi,
Qui, de l'onde, au loin, venue,
Parut, pour l'humain souci,
Svelete, éblouissante et nue !Que soit l'orgueilleuse rose,
Soumise aux destins divers,
Ah, qu'importe ! Amour oppose
Sa flamme au froid des hivers.
Ne redoute ni la cendre,
Ni de voir l'ombre descendre,
Amie, en nos coeurs brûlants,
Nos coeurs qui, libres de haine,
La menace ont faite vaine,
De l'âge et des cheveux blancs !