Antoine Delvig
Ô bonheur des heures passées
Tu m'abandonnes à jamais ;
Mon âme par l'amour blessée,
De vains espoirs enfin lassée,
Ne me demande plus d'aimer.L'illusion de la jeunesse,
Me soufflant des mots prometteurs,
Ne peut plus calmer ma douleur
Et, vers des pays enchanteurs
Ne m'entraîne plus sans cesse.Je vais, privé de sentiments,
Sur ma route déserte, amère,
Et m'éloignerai tristement,
parmi les hymnes funéraires,
En n'emportant que des prières.