Basile Joukovski

Le jour lassé déjà s'incline
Au-dessus des flots empourprés,
L'azur céleste est altéré,
L'ombre vers l'ombre s'achemine.
Là-haut, sur le chemin des airs
Passe la nuit silencieuse ;
Devant elle vole Vesper,
Première étoile merveilleuse.

Descends, ô nuit, dans ta splendeur,
Drapée en ton manteau féerique
Et, pourtant ta coupe magique,
Apaise, apaise enfin nos cœurs !
Descends sur nous, ô nuit de grâce,
Délivre-nous de notre angoisse ;
Berce notre âme de ton chant,
Comme une mère son enfant.