Théodore Tutchev

Ô toi, ma sombre prescience,
Ô toi, mon cœur plein de tourments,
Au seuil d'une double existence
Accélérant tes battements !

En moi, deux mondes coexistent :
Le jour douloureux, incompris,
Et la nuit, prophétique et triste
Où se rencontrent les esprits.

La chair qui me tourmente crie
Et ses ardeurs m'ont entraîné...
Mais l'âme veut, telle Marie,
Aux pieds du Christ se prosterner.